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Culture

L’Histoire de la plus vieille maison de Paris

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Longtemps, on a cru que la plus vieille maison de Paris se trouvait au 3 rue Volta (75003)… Mais il n’en est rien. La véritable plus ancienne bâtisse de la capitale porte un nom qui sera familier à tous les fans d’Harry Potter : la maison Nicolas Flamel. Voici son histoire.

Oui, Nicolas Flamel a bel et bien existé. Né à Pontoise en 1330, il s’installe à Paris où il exerce plusieurs métiers : copiste, notaire, écrivain, libraire et juré de l’Université de Paris. C’est un manuscrit d’Abraham le Juif qui aurait changé sa vie.

Portrait de Nicolas Flamel © DR

La légende raconte que le livre, qu’il aurait acheté pour deux pièces de monnaie à un étranger, contenait le secret de fabrication de la Pierre philosophale, une pierre possédant trois vertus : guérir les maladies, rendre son propriétaire immortel et changer les métaux en or. C’est ainsi que Nicolas Flamel serait devenu alchimiste, et aurait voué sa vie à ce grimoire et cette Pierre mythique.

*On dit que vers 1382, il serait devenu fabuleusement riche. Le roi Charles VI, curieux de connaître l’origine de cette rapide prospérité, aurait demandé au seigneur de Cramoisy, maître des requêtes, d’enquêter. Nicolas Flamel  lui aurait révélé qu’après trois ans de recherche, il avait enfin percé une partie du secret de la Pierre philosophale : transformer les métaux faibles en or. 

La Pierre philosophale dans le film Harry Potter © DR

Nicolas et sa femme, Dame Pernelle ont vécu cependant modestement, dépensant leur fortune aux profits des plus pauvres ; faisant des dons aux hôpitaux, chapelles et églises de Paris.  Ils ont également construit plusieurs maisons. Veuf dès 1397, Flamel a fait bâtir celle du 51 rue de Montmorency (75003), en 1407.

C’est la maison du Grand-Pignon (qui a malheureusement perdu ce « pignon – mur triangulaire soutenant la charpente), la plus vieille demeure de Paris.

Ci-dessus, la maison aujourd’hui…

La maison en 1916 © DR

Dans cette bâtisse de quatre étages, Nicolas Flamel aménage une auberge pour les sans abris, les étudiants sans le sou et les ouvriers qui cultivaient les champs alentours. Seule monnaie d’échange ? Prier, chaque matin, en récitant un « Je vous salue Marie » et un « Notre Père », pour le salut des morts. Une inscription encore visible aujourd’hui sur le linteau (pièce de pierre ou de bois placée au dessus d’une porte ou fenêtre), le réclame.

Elle a été restaurée en 1900 par la Mairie de Paris. Il y avait, au dessus de l’inscription, une frise sculptée représentant Nicolas Flamel et le Christ, entourés de laboureurs à genoux. Cette frise a aujourd’hui disparu. On peut cependant encore voir, sur les piliers, des gravures de saints et d’anges, les initiales « N.F » (qui seraient peut-être l’œuvre d’un tombier du cimetière de Saint-Nicolas des Champs, hommage à l’ancien propriétaire), ainsi que la devise de l’auberge « Ora et labora » : Prie et travaille.

© [ray9] ;o)

 

En 1428, lorsque Nicolas Flamel décède, il lègue sa maison à l’église de Saint-Jacques-la-Boucherie. Construite au 16 ème siècle et dédiée à Saint Jacques le Majeur ou Jacques de Zébédée (pêcheur du lac de Tibériade et apôtre de Jésus-Christ), l’église a disparu pendant la Révolution, à l’exception de son clocher : la tour Saint-Jacques, qui dresse encore ses 52 mètres dans le quartier des Halles. Entre la tour-clocher et la rue des Lombards se croisent aujourd’hui la rue Nicolas Flamel et la rue Pernelle.

 

 

La Tour Saint Jacques © IrenaIrisSzewczyk

Si Nicolas Flamel vous intrigue ou vous passionne, vous pouvez allez observer sa pierre tombale, exposée au Musée de Cluny (28 Rue du Sommerard, 75005). On peut y lire : « Feu Nicolas Flamel, jadis écrivain, a laissé par son testament à l’oeuvre de cette église certaines rentes et maisons, qu’il avait fait acquises et achetées à son vivant, pour faire certain service divin et distributions d’argent chaque an par aumônes touchant les Quinze Vingt, l’Hôtel Dieu et autres églises et hospitals de Paris. Soit prié ici pour les trépassés. »

Classée Monument historique depuis 1911, l’auberge fut Maison de tolérance (lieu de prostitution) pendant la Seconde Guerre mondiale, puis discothèque dans les années 80, avant de retrouver sa première vocation d’hospitalité.

Esquisse de la maison © DR

Un restaurant typique du Vieux Paris, « l’Auberge de Nicolas Flamel », occupe désormais le rez-de-chaussée de la maison.

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2 Comments

2 Comments

  1. Suzanne Vachon

    18 décembre 2020 at 5h55

    Merci de nous faire connaître l’histoire.C’est très intéressant.

  2. Olivier Jean Claude

    19 décembre 2020 at 15h59

    j’ai visité la maison de Nicolas Flamel, on y flaire encore aujourd’hui le parfum d’autrefois fait de mystère et de tolérance

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