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Culture

Le jour où … La Joconde a été volée

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L’histoire invraisemblable qui mêle de Vinci, Picasso et un vitrier italien.

Le 22 août 1911, au petit matin, Paris s’éveille, le Louvre également. Le deuxième plus grand musée du monde accueille ses premiers visiteurs. Le public se presse pour admirer ses merveilles : « Le Radeau de la Méduse », « La Vénus de Milo » ou encore « La Victoire de Samothrace ». Louis Béroud, un peintre copiste, se presse pour observer son amour : la Mona Lisa. Quotidiennement, il l’observe, la scrute dans les moindres détails. Ce tableau est au centre de sa prochaine peinture : « Mona Lisa au Louvre ». Mais ce matin-là, c’est la stupéfaction ! Au mur, aucun tableau. Il ne reste que les crochets qui soutiennent habituellement l’œuvre.

Il croise un gardien qui le rassure immédiatement. Hier soir, le 21 septembre, « La Joconde » avait déjà été décrochée. Elle est sûrement dans l’atelier photo du musée. Mais les minutes passent et l’œuvre n’est pas retrouvée. Le tableau le plus connu de Léonard de Vinci a disparu ! Soixante inspecteurs arrivent sur place pour comprendre : comment une telle œuvre a-t-elle pu disparaître, sans éveiller le moindre soupçon ?

Au même moment, dans un petit appartement du 10e arrondissement, un homme garde précieusement sous son lit un trésor national : « La Joconde » cachée dans le double-fond d’une malle en bois. L’homme, c’est Vincenzo Perugia, un vitrier qui a travaillé pour le Louvre. Il a participé à la mise sous-verre de nombreuses œuvres.

« J’étais humilié de voir la Joconde en terre étrangère »

Pendant près de deux ans, l’enquête patine. On interroge tout Paris. Même le poète, Guillaume Apollinaire, et le peintre, Pablo Picasso, sont questionnés. Par le passé, ils étaient liés à une affaire de vol d’œuvres d’art. Le Louvre propose 40.000 anciens francs à qui lui rendra son joyau. Mais rien, aucune nouvelle de la Mona Lisa. 

La Mona Lisa exposée dans la galerie des Offices à Florence, en 1913. Le directeur du musée Giovanni Poggi (à droite) inspecte la peinture. © Wikimedia Commons

C’est deux ans plus tard, en 1913, qu’elle est retrouvée. Le 13 décembre, Vincenzo Peruggia est à Florence. Il souhaite vendre son trésor et contacte Alfredo Geri, un antiquaire florentin justement à la recherche d’œuvres. Quant au téléphone, Alfredo apprend que Vincenzo souhaite lui vendre « La Joconde », il n’en croit pas un mot. Alors les deux hommes se donnent rendez-vous. À la vue de l’œuvre, Alfredo s’arrête. Il en est certain, c’est bien la Joconde qu’il a devant lui ! L’homme ne veut rien savoir. Il appelle la police. Vincenzo est arrêté, mais dans son pays, on salue son patriotisme. « J’étais humilié de voir La Joconde en terre étrangère », affirme-t-il, pour expliquer son geste.

Plusieurs mois plus tard, après avoir été exposé dans plusieurs musées italiens, le tableau est restitué au Louvre. Depuis cet événement, « La Joconde » est constamment surveillée.

 


Photo de Une : La Joconde de Léonard de Vinci, exposée au musée du Louvre à Paris © Wikimedia Commons

C.D.

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