Le lieu bien gardé : l’étonnant passage de l’Ancre

article rédigé par

La REdaction

5 juillet 2021 15h51

Niché à deux pas du Musée des Arts et Métiers, le passage de l’Ancre est l’un des secrets les mieux gardés du 3e arrondissement : coloré juste ce qu’il faut, verdoyant à souhait et constamment tranquille, ce passage de poche est une pépite à ne pas manquer.

Derrière la porte cochère du 223 rue Saint-Martin, au coeur du Haut-Marais, là où se trouve également le musée de la Chasse et de la Nature, se cache un étonnant passage qui ne se dévoile qu’à ceux qui connaissent Paris comme leur poche. Sa porte bleue nous donne déjà un bel aperçu de ce qui nous attend derrière, et pour cause : elle étonne par son apparence, disons… un peu brinquebalante et très insolite !

Mais c’est en entrant, si possible au printemps ou en été, que l’on découvre la vraie force de ce passage particulièrement étroit : ici, ce sont des ateliers d’artistes reconvertis en bureaux, des boutiques très colorées et surmontées d’enseignes au charme ancien et une quantité faramineuse de plantes et fleurs en pots qui nous attendent !

En déambulant parmi ses vitrines aux couleurs vives, votre oeil sera forcément attiré par celle du magasin Pep’s, agrémentée de quelques parapluies et d’une enseigne représentant un personnage tout droit débarqué du XIXe siècle. Derrière cette vitre s’affaire l’un des derniers réparateurs de parapluies, ombrelles et parasols de la capitale.

Le passage de l’Ancre, du nom d’une ancienne auberge qui possédait une ancre en guise d’enseigne, est un lieu particulièrement insolite qui possède une histoire bien plus triste que ses nombreuses couleurs ne laissent apparaître. En effet, lors de la rafle du Vel’ d’Hiv’ qui a eu lieu les 16 et 17 juillet 1942, le passage a été l’un des plus touchés de la capitale puisque tous ses habitants étaient de confession juive et ont été déportés. Resté fermé très longtemps après cet événement, le passage n’a rouvert son étonnante porte qu’en 1998. Depuis, il a retrouvé toute sa superbe et se dresse à nouveau comme l’un des plus beaux passages de la capitale.

C.R