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Métro : quel air respirons-nous ?
Les mesures réalisées dans le cadre d’un documentaire de la série « Vert de rage », diffusée sur France 5, ont révélé l’ampleur de la présence de particules fines dans l’air du métro de la capitale.
Ces nouvelles données sur la pollution du métro apportent des éléments précieux sur un sujet sensible et préoccupant. Les particules fines ont été détectées à des niveaux jusqu’à 19 fois supérieurs au seuil recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). De plus, l’étude montre un écart allant de 1 à 100 d’une station ou d’une ligne à l’autre. Les résultats de cette étude, révélés par franceinfo, dressent une cartographie inédite de la pollution de l’air dans le métro.
Une étude inédite
Pour la première fois, ces travaux documentent la pollution de l’air dans l’ensemble des stations du métro parisien et sur les quais du RER de la petite couronne. Ils se concentrent sur les particules PM2,5, responsables des maladies cardiovasculaires et respiratoires, ainsi que des cancers pulmonaires. Ces particules sont celles qui présentent le plus de risques de pénétrer dans les poumons, le sang et les organes.
Selon Santé publique France, 40 000 décès par an en France peuvent être attribués à ces particules fines. En moyenne, dans le métro, la présence de ces particules fines a été mesurée à 24 microgrammes par mètre cube (μg/m³). C’est près de cinq fois le seuil de 5 μg/m³ recommandé par l’OMS depuis 2021.
Les mesures révèlent que l’air sur les quais du métro est près de deux fois plus pollué que l’air extérieur. Cette surpollution correspond à l’écart constaté entre les mesures effectuées à l’intérieur des stations et à l’extérieur. En moyenne, la surpollution sur les quais est de 10,5 μg/m³. C’est plus de deux fois le seuil fixé par l’OMS.
68 stations de métro particulièrement touchées
Les mesures révèlent également que la surpollution dépasse les 20 μg/m³ dans 68 stations du réseau parisien. Par exemple, à Belleville, sur la ligne 2, la surpollution a été mesurée à 60 μg/m³ de particules fines de plus par rapport à l’air extérieur ce jour-là. De même, à La Défense, sur le RER A, la différence est très élevée (+57 μg/m³) entre l’intérieur et l’extérieur.
En revanche, les mesures montrent que dans 45 stations, l’air intérieur est moins pollué que celui de l’extérieur. Par exemple, à la station Auber, où circule le RER A, les mesures laissent entrevoir plus de particules à l’extérieur qu’à l’intérieur. Cependant, il faut tout de même noter la pollution sur le quai s’élève tout de même à 48 μg/m3.
Photo de Une : Rame ligne 12 – Montparnasse-Bienvenüe © Killian CHAMBARON
K.C.