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Culture

Pourquoi le quartier des Halles est surnommé le “Ventre de Paris” ?

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vue quartier halles saint eustache paris

Emblématique du centre de Paris, le quartier des Halles a été pendant des siècles le centre de la vie marchande de la capitale. Mais d’où vient son surnom de “Ventre de Paris” que l’on entend si souvent ?

L’histoire marchande du quartier des Halles ne date pas d’hier : l’installation du tout premier marché à cet endroit remonte au XIIe siècle ! Ce dernier n’était pas encore construit en dur et ne se composait que d’échoppes faites de bric et de broc, mais était déjà l’un des marchés les plus fréquentés de la région.

Grandissant et s’épanouissant au fil des siècles, les Halles de Paris connaîtront leur âge d’or à la fin du XIXe siècle, durant l’époque dite des “Halles de Baltard” : en 1852, aux premières heures du Second Empire, l’architecte Victor Baltard est chargé de construire 10 pavillons en métal et en verre, chacun de ces édifices ayant sa spécialité (blé, légumes, viande, poisson…). Achevés en 1870, les monuments sont perçus comme une révolution à l’époque et immédiatement appréciés des marchands et des clients.

halles de paris 1870

Vue des Halles de Paris depuis l’église Saint Eustache, 1870 © Felix Benoist

C’est à cette époque que naîtra le surnom “Ventre de Paris”, sous la plume d’Emile Zola. Dans son roman paru en 1873, justement intitulé Le Ventre de Paris, l’auteur de Germinal, y décrira, avec la justesse qu’on lui connaît, l’ambiance si reconnaissable du quartier à l’époque. Tout au long de son roman, il place le quartier des Halles au centre de l’intrigue, lui donnant presque un statut de personnage à part entière : ici, le monde est une lutte constante entre les riches et les pauvres, les gros et les maigres ; un endroit où ceux qui ne sont pas suffisamment forts, riches ou puissants se font avaler tout rond.

Pour Emile Zola, le Ventre de Paris est donc non seulement l’endroit à Paris où l’on trouve tout ce qu’il faut pour se ravitailler (jusqu’à l’indigestion parfois), mais surtout un lieu qui, tout en remplissant la panse et le porte-monnaie des plus aisés, se transforme en gouffre pour les moins bien lotis, les engloutissant et les digérant sans état d’âme.