Elles sont partout. Dans les parcs, les jardins, les squares. On les reconnaît facilement avec le plumage vert. Mais les perruches à collier ne sont pas originaires de la région. Petite histoire d’un grand oiseau.
Lundi soir à Paris, dans le jardin des Plantes, un spectacle amuse les passants. Des magnifiques oiseaux en train de prendre leur dîner. Un petit bec rouge et des plumes vertes, il n’en faut pas plus aux Parisiens pour qu’ils soient fascinés. Les perruches à collier sont des stars dans la capitale. Plus de 10.000 congénères vivraient en Île-de-France. C’est huit fois moins que les pigeons mais leur croissance est forte. Pourtant, l’animal n’est pas originaire de la région, ni même de la France.
L’espèce est issue des forêts tropicales, dans des contrées lointaines. À l’origine, il niche dans les régions « d’Afrique subsaharienne et d’Inde (du Pakistan à la Birmanie) », détaille la Ligue de Protection des Oiseaux Île-de-France (LPO-IDF). Les perruches peuplent maintenant une douzaine de pays européen.
Tout a commencé dans les années 1970, à l’aéroport d’Orly. Des perruches en captivité sont relâchées. Accident ou acte volontaire, personne ne peut le savoir. Ce que l’on sait, c’est que l’oiseau s’est extrêmement bien adapté au climat local. En l’espace de quelques années, on observe une prolifération de l’espèce. Quinze ans après, elle s’installe durablement dans la région. Les premiers nids sont détectés. Depuis, elle n’a plus jamais quitté Paris.
Au fil des années, les perruches à collier sont de plus en plus nombreuses à Paris. Il y a même une « explosion de la population entre 2003 et 2009 », rapporte la LPO-IDF. Aujourd’hui, on en trouve partout : dans les parcs, les jardins, les squares… Au point que cela inquiète les autorités. Les perruches à collier sont classées comme des espèces exotiques invasives (EEE). Pourquoi ? Elles sont sédentaires. Elles ne migrent pas et vivent aux mêmes endroits que les pigeons, les étourneaux ou les sittelles. « Elles peuvent donc entrer en concurrence pour l’accès aux cavités, d’autant qu’elles s’installent très tôt dans l’année, dès fin janvier », analyse la LPO-IDF. Elles peuvent être assez « agressives ». On observe régulièrement des poursuites entre perruches et écureuils.
Mais l’association prévient : les perruches ne sont « à priori la cause d’aucune concurrence mettant en danger des populations d’espèces indigènes (des espèces arrivées naturellement dans une région, sans l’aide de l’homme, NDLR) ». Et puis, déterminer précisément les impacts d’une espèce sur un écosystème ou sur la faune indigène est toujours « difficile à établir », tant les relations entre espèces peuvent être nombreuses et complexes.
C.D.
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