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Portrait d’une femme qui a marqué Paris : la Païva

article rédigé par
La REdaction
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Il y a plusieurs manières de marquer l’Histoire : la marquise de Païva a utilisé son charme (et son audace !) pour devenir la courtisane la plus célèbre de Paris au Second Empire.

Née dans un ghetto juif de Moscou en 1819, Esther Lachmann est mariée très jeune à un tailleur français qu’elle quitte aussitôt pour Paris… avec l’espoir d’une vie meilleure. Elle a à peine 20 ans quand elle arrive dans la capitale : sans un sou en poche, elle va pourtant devenir la femme la plus riche de la ville !

Esther Lachmann, la Païva © Xviona

Obligée de passer par la prostitution pour survivre (peut-être dans des maisons closes qui sont devenues historiques), elle use de toute son intelligente pour s’élever le plus rapidement possible : elle emprunte de l’argent à d’anciennes courtisanes et à des couturiers pour se faire faire les plus beaux vêtements, qui lui permettent de rencontrer des hommes fortunés. Parmi eux, le marquis Albino Fransisco de Païva qu’elle épouse en 1859, acquérant ainsi son titre. Mais elle le quitte, l’ayant ruiné au passage, et le pauvre se donnera la mort 2 ans plus tard…

Esther Lachmann, la Païva © Xviona

Cela ne freine pas l’ascension de la marquise, qui rencontre le comte Guido von Donnesmarck avec qui elle se marie… devenant ainsi comtesse ! Pour témoigner de sa réussite sociale elle se fait construire l’un des plus beaux hôtels particuliers de Paris, sur les Champs-Elysées. C’est une orgie de marbres, de dorures, peintures, bronzes, qu’elle fait réaliser par les plus grands artistes de son temps. Les décors sont si sensuels que les frères Goncourt surnomment le lieu « le Louvre du cul » !

Entrée du grand salon de l’hôtel de la Païva / © Anthony Rauchen

Malgré sa froideur et son ambition sans faille qui ne plaisent pas à tout le monde, la Païva est aussi une femme très cultivée, qui parle plusieurs langues et est très appréciée pour ses discussions savantes. Elle fréquente Delacroix (dont une œuvre a été retrouvée par surprise à Paris), Flaubert ou encore Théophile Gautier. Mais la guerre franco-prussienne éclate en 1870 et ses origines la rattrapent… elle est soupçonnée d’être une espionne. Elle doit s’exiler en Silésie (ancienne province aujourd’hui située entre l’Allemagne, la Pologne et la République tchèque) où elle se laissera dépérir d’ennui avant de s’éteindre en 1884. L’Histoire retiendra une volonté, une ténacité et une ascension sociale incroyables pour cette femme hors du commun !


+ D’INFOS

Hôtel de la Païva
25 avenue des Champs-Elysées 75008 Paris

M° Franklin D. Roosevelt (lignes 1 et 9)
Aujourd’hui propriété du Traveler’s Club, il est possible de le visiter le samedi sur réservation. 12€/personne avec Philippe Brinas-Caudie.

 

Photo de UNE : Esther Lachmann, la Païva / © Xviona

A. C.

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