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« Fuck abstraction ! » : un tableau fait polémique au Palais de Tokyo
Au Palais de Tokyo à Paris, une création de Miriam Cahn a suscité l’émoi chez ceux qui ont pu voir l’œuvre. L’affaire du tableau « Fuck abstraction ! » a eu un si grand retentissement public qu’elle est même parvenue jusqu’aux oreilles de l’État…
Un tableau du Palais de Tokyo, musée d’art moderne et contemporain, a récemment fait polémique à cause du caractère pédopornographique qu’il représenterait. Cette oeuvre de Miriam Cahn nous montre un homme debout, dont on ne perçoit pas le visage, et un autre personnage beaucoup plus petit et mince, lui faisant une fellation par contrainte. Cette représentation a donc choqué plusieurs défenseurs des droits de l’enfant, notamment l’association Juristes pour l’enfance, qui ont réclamé le décrochage immédiat du tableau. Cependant la demande de ces derniers a été rejetée par le Conseil d’État.
Le tableau vandalisé par un homme
Suite à cette polémique, un homme d’un certain âge, a aspergé l’œuvre de peinture mauve, ce dimanche 7 mai. Il a semble t-il agit seul, évoquant la raison de son mécontentement au vu de la représentation d’un enfant et d’un adulte dans une « mise en scène sexuelle« . Il a été arrêté par les agents de sécurité avant d’être emmené par la police. Le Palais de Tokyo a annoncé vouloir porter plainte dans la foulée « pour dégradation de bien et entrave à la liberté d’expression« .
L’artiste s’explique sur sa création
Cependant, pour Miriam Cahn comme pour le Palais de Tokyo, il s’agissait surtout de « dénoncer des crimes de guerre« . Dans un communiqué datant du 7 mars 2023, ils affirment que l’enfant représenté est en réalité « un adulte aux mains liées et contrainte à une fellation« . Le message de l’artiste est de « dénoncer ces actes barbares issus du contexte de la guerre« . Le musée avait pourtant prévu le « malentendu« généré par « la représentation artistique de la violence » et tenté de répondre aux interrogations des visiteurs par des messages d’avertissement, de texte explicatif et de médiateurs à proximité de l’œuvre… Malgré tout, cela n’a pas convaincu les défenseurs de l’enfant qui continuent de penser qu’il s’agit « d’un prétexte pour banaliser la culture du viol d’enfant« .
Les politiques s’en mêlent
Emmanuel Macron a aussitôt dénoncé cet acte de vandalisme : « Je condamne l’acte de vandalisme commis hier au Palais de Tokyo. S’en prendre à une œuvre c’est attenter à nos valeurs. » La ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, a elle aussi défendu l’exposition du tableau : »la justice a confirmé que ce tableau tel que mis en contexte, pouvait être présenté au public« . Elle a considéré également l’acte de vandalisme comme « une attaque directe contre la liberté d’expression« . À l’inverse, une députée du Rassemblement National, Caroline Parmentier, a condamné le tableau qui montrait selon elle « une scène de pédocriminalité« . La ministre de la Culture a presque immédiatement déploré en retour « une instrumentalisation par le RN pour attaquer la liberté de création des artistes« .
Image d’illustration à la une : Palais de Tokyo © UlyssePixel
M.G