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Le mur des justes vandalisé dans le quatrième arrondissement de Paris
Dans la nuit de lundi 13 à mardi 14 mai, le Mur des Justes, situé au mémorial de la Shoah dans le 4e arrondissement de Paris, a été vandalisé, comme l’a informé la maire Anne Hidalgo, qui a saisi la procureure.
Des dégradations à consonance politique
En plus du Mur des Justes, une dizaine d’autres lieux, tels que des écoles ou des crèches, ont également été tagués dans le quartier du Marais, comme l’a précisé Ariel Weil, maire PS de Paris Centre, couvrant les quatre premiers arrondissements de la capitale.
Des « mains rouges » ont été peintes sur le Mur des Justes, suscitant l’indignation du grand rabbin de France Haïm Korsia, qui a qualifié cet acte « d’odieuse outrage à la mémoire de millions de personnes mortes pendant la Shoah« .
Cet événement fait écho aux dizaines d’étoiles de David bleues découvertes sur des façades d’Ile-de-France peu après le 7 octobre.
La controverse autour du symbole des « mains rouges » a été ravivée fin avril lorsque des étudiants de Sciences-Po Paris ont affiché leurs paumes peintes en rouge devant l’école, présentant cela comme un appel au cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Cependant, cette action a été vivement critiquée par certains, qui y ont vu une référence au lynchage de deux soldats israéliens à Ramallah en 2000 par des Palestiniens.
Un acte qui choque
Cet acte résonne avec la montée des actes antisémites, qui connaissent une augmentation importante depuis le début de l’invasion israélienne en Palestine. Bien que la piste d’un crime à motivation raciale n’ait ni été écartée ni affirmée, cet acte choque, car il cible spécifiquement les « Justes« , ces 3900 hommes et femmes qui ont risqué leur vie pendant la Seconde Guerre mondiale pour cacher et protéger des Juifs de la déportation nazie.
Sur les réseaux sociaux, cet acte n’a pas manqué de susciter des réactions. Certains internautes ont décidé de publier les visages de ces Justes dont la mémoire a été souillée. En parallèle, le collectif de lutte contre l’antisémitisme « Nous Vivrons » s’est rassemblé par milliers sur le site de la dégradation pour exprimer leur colère et rendre hommage aux milliers d’hommes et de femmes qui ont perdu la vie lors de la Seconde Guerre mondiale.
Sur le mur des Justes est inscrit le nom de mon arrière grand mère, Maria Dolorès de Malherbe. Avec mon grand père Armand, qui avait 17 ans, ils ont caché chez eux un jeune homme juif. Ils savaient tous les 2 qu’ils risquaient leur vie pour sauver celle d’un innocent. pic.twitter.com/P7Es0nEwzf
— Apolline de Malherbe (@apollineWakeUp) May 14, 2024
Le président Emmanuel Macron a également pris la parole concernant cet acte, le dénonçant comme une « atteinte à la mémoire » de toutes les victimes de la Shoah. Il a promis que la justice républicaine resterait « inflexible face à l’odieux antisémitisme ».
Crédit photo : © Ella Kelian (Via X)
M.R.