Bac 2023 : un professeur brûle des copies d’élèves devant son lycée

Aux abords du lycée professionnel Maria-Deraismes, dans le 17^e arrondissement de Paris, un professeur contractuel a brûlé 63 copies du bac de ses élèves. Il a expliqué avoir agit ainsi pour protester contre les méthodes de l’Éducation Nationale. Il a désormais l’interdiction d’enseigner et de se présenter à nouveau devant les portes du lycée.

C’est un choc pour les élèves et l’équipe enseignante. Le professeur avait déjà volontairement divulgué le sujet du baccalauréat d’anglais, ce qui lui a valut d’être recadré, et de voir son service interrompu après les vacances scolaires. Il a ensuite brûlé les 63 copies de ses élèves devant l’établissement, avant d’être arrêté et mis en garde à vue. L’enseignant critique un mauvais « système » et déplore les mauvaises notes de ses élèves. Une plainte a été déposée à son encontre.

Diplôme du bac © Reflexpixel

Le sujet du bac dévoilé

L’enseignant a déjà posé quelques problèmes à l’Académie de Paris en dévoilant le sujet du baccalauréat d’anglais à ses élèves, qu’il a ensuite préparé avec eux. La direction du lycée a alors dû le changer d’urgence, ce qui a, semble t-il, perturbé les élèves. Cela a également conduit le professeur à un rappel des « règles de déontologie en matière d’examen » par le proviseur et l’inspectrice en charge de la discipline.

Des copies brûlées sous le regard des élèves

Peu après cet incident, alors qu’il a l’intention de revenir exercer ses cours au sein du lycée, on lui barre le chemin. Victor Immordino décide alors de brûler les copies, sous le regard des élèves et des journalistes du Parisien. Ceci, dans le but d’annuler l’épreuve et d’éviter des mauvaises notes à ses élèves. Selon lui, ces derniers « ont passé sept ans dans le système et ne sont pas capables d’aligner deux mots correctement en anglais ». Il ajoute : « C’est nul. Mais ce n’est pas de leur faute. C’est normal, ils n’en ont rien à faire. Tant qu’on n’aura pas trouvé quelque chose qui les motive, ça ne marchera pas ». Pour lui tout est à refaire. Le système scolaire doit être remis en cause : « Le manque de détermination et de sérieux des élèves dans leur apprentissage pourrait être un argument valable s’il ne s’agissait pas de la totalité des élèves« .

Des sanctions immédiates à l’égard du professeur

Placé en garde à vue ce mardi 9 mai, il lui est interdit dorénavant d’enseigner et de s’approcher de l’établissement professionnel au sein duquel il a été récemment affecté. Une plainte a été déposée et une procédure en « ressources humaines » est également en cours. Il risque une peine de dix ans de prison et une amende de 150 000 €. Il est convoqué lors d’une audience par le parquet de Paris le 27 octobre, et sera jugé pour « destruction d’un bien par moyen dangereux« . Concernant les élèves, il n’y a pas d’inquiétude. Le Ministère de l’Éducation a annoncé que des « dispositions ont été prises pour que les élèves ne soient pas pénalisés dans le cadre de leur examen du baccalauréat ».

Image d’illustration à la une : salle de classe dans un lycée © Pixavril

M.G