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Insolite

Catacombes interdites de Paris : les histoires insolites

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catacombes de paris

Les Catacombes de Paris s’étendent sur environ 320 km. 1,7 km seulement est accessible au public. Histoires sanglantes et effrayantes bercent d’illusions tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin aux souterrains parisiens.

Dans les années 1970 et 1980, descendre dans les carrières de Paris était un réel art de vivre, mais dans les années 1990 la plupart des accès ont été barricadés pour des raisons de sécurité. Aujourd’hui, seuls les cataphiles — passionnés des catacombes interdites — connaissent les entrailles de Paris. Voici quelques anecdotes.

Les crânes de chats

Réalité sordide ou fantasme morbide, l’histoire des crânes de chat dans les catacombes fait froid dans le dos. C’est le livre d’Emile Gerards, Paris Souterrain, qui révèle une découverte déconcertante de 1896 : des centaines de crânes de chats jonchent le sol des carrières souterraines. Deux spécialistes en sciences naturelles réalisent qu’il y a un puits commun entre les catacombes et la cour d’un restaurant de l’époque, réputé pour ses gibelottes de lapin. L’un des spécialistes explique que la viande de chat aurait le même goût que la viande de lapin « on peut imaginer qu’un restaurateur peu scrupuleux cuisinait les chats du voisinage quand il manquait de lapin, et jetait les têtes dans les souterrains pour cacher ses méfaits ! » conclut-il.

Philibert Aspairt, le premier cataphile 

Considéré comme le premier cataphile, Philibert Aspairt était le portier du Val-de-Grâce (hôpital d’instruction des armées du Val-de-Grâce). L’histoire raconte qu’un jour, il se serait aventuré dans les carrières en empruntant un escalier qui se trouvait dans la cour du couvent, mais qu’il aurait perdu son chemin. 11 ans après, il aurait été retrouvé et identifié grâce à un trousseau de clés qu’il portait à la ceinture. Une stèle est aujourd’hui installée à l’emplacement même où il a été retrouvé. Cependant, Gilles Thomas, auteur de plusieurs livres sur les catacombes explique qu’« à l’époque, quand on retrouv[ait] des ossements ou des corps, ils étaient transférés au cimetière ou dans l’ossuaire municipal » avant de poser la question de son enterrement ici : « Pourquoi Philibert Aspairt aurait été enterré sur place alors même que sa femme veuve était encore vivante ? ». Malgré une histoire toujours floue qui plane sur le célèbre portier des catacombes, il reste néanmoins admirer des cataphiles au point d’être appelé le Saint-Patron.

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Stèle de Philibert Aspairt, retrouvé mort dans les catacombes interdites de Paris, 11 ans après sa disparation. © Rémi Villalongue

La salle de cinéma clandestine 

C’est sous le Trocadéro, 18 mètres sous terre, qu’a été découverte en 2004 une salle de cinéma clandestine de 400 m², accompagnée d’une salle à manger au style psychédélique. On découvre qu’une quinzaine de personnes, âgées entre 20 et 40 ans, qui se faisait appeler « La Mexicaine de Perforation » organisaient des séances de projections privées dans les catacombes interdites de Paris. Lazar Kunstmann, un des membres du groupe, sort de l’ombre et raconte ses explorations dans son livre « La culture en clandestins » en 2009.

La Salle Z et la Plage 

La salle Z 

Célèbre dans les années 1980 pour les soirées qui y étaient organisées, la Salle Z est un lieu de prédilection des cataphiles. Certains disent qu’elle tiendrait son nom d’un ancien groupuscule d’extrême droite appelé « La Cagoule » qui se réunissait dans ce sous-sol dans les années 30. D’autres diront que c’est en raison de sa position géographique, puisqu’il se situe dans les carrières les plus au sud du réseau. Son accès est néanmoins de plus en plus compliqué et étroit, c’est pourquoi sa fréquentation a baissé. Elle aurait été également un ancien bunker de la Seconde Guerre Mondiale, des inscriptions en allemand seraient encore visibles. On peut y retrouver des installations électriques rouillées ou encore des toilettes chimiques, explique l’expert Gilles Thomas.

La Plage 

C’est un des lieux mythiques des catacombes interdites. « La Plage » est une ancienne brasserie dans les sous-sols du 14e arrondissement. Certains sous-sols étaient utilisés comme des espaces de production et des traces de chaux ou de peinture noire le prouvent encore aujourd’hui. D’après Gilles Thomas, la brasserie (après sa fermeture) aurait été injectée de sablon. C’est pourquoi aujourd’hui le sol de cette carrière est recouvert de sable et qu’elle porte le nom de « Plage ». De plus, la célèbre vague de Hokusai, a été reproduite sur les murs des catacombes pour rendre hommage au nom. La fresque est régulièrement entretenue par les visiteurs.

 

Pour rappel, la visite des catacombes dites « interdites » peut être punie d’une amende allant de 60 à 3750€ par l’Inspection Générale des Carrières, chargée de surveiller les carrières souterraines de Paris. Si vous voulez tout de même vous y aventurer, contacter un cataphile, mais n’y allez jamais sans un connaisseur. Vous pouvez toutefois vous contenter des Catacombes officielles de Paris, accessible à Denfert-Rochereau, pour une dizaine d’euros l’entrée.

E.B