Insolite
Le jour où… Un célèbre poète a promené son homard de compagnie dans les rues de Paris !
Faut-il être fou pour être un poète d’exception ? C’est une question qui mérite d’être posée lorsque l’on s’intéresse de plus près à l’esprit tourmenté de Gérard de Nerval, désormais plus connu pour sa folie que pour son oeuvre.
Né en 1808, le poète Gérard de Nerval fait partie du cercle très fermé des grands noms littéraires du XIXe siècle et est aujourd’hui considéré comme une figure majeure du romantisme. Pourtant, à l’image d’un Charles Baudelaire qui ne connaîtra une réelle reconnaissance qu’à titre posthume, sa vie ne sera ponctuée ni d’éloges ni de prestige… Bien au contraire.
Ce Parisien de naissance a beau être ami avec Alexandre Dumas ou Victor Hugo, financièrement, ce n’est pas ça… Il travaille donc beaucoup et accumule les petites missions d’écriture : travaillant pour d’autres écrivains, auteur de feuilletons de presse, rédacteur pour le service public… Seul dans son petit appartement parisien ou avec son carnet dans les rues de Paris, Gérard de Nerval ne s’arrête jamais de travailler ! C’est dans ce contexte qu’il va développer, au début des années 1840, les premiers signes d’une folie qui ne la quittera plus jusqu’à son suicide en 1855.
Durant ces années-là, il sera par exemple régulièrement repéré dans les rues de Paris, battant des ailes comme un oiseau pour s’envoler ! Mais l’événement le plus mémorable se déroulera le 21 mars 1841. Ce jour-là, non loin des galeries du Palais-Royal, des passants tombent sur un spectacle des plus rocambolesques : le poète, parfaitement habillé et coiffé, en train de promener son tout nouvel animal de compagnie, un homard vivant et tenu en laisse par un joli ruban bleu !
Cette extravagance de trop l’emmènera tout droit en maison de santé. Déçu par l’incompréhension de son entourage à propos de son homard de compagnie, Gérard de Nerval rétorquera : « En quoi un homard est-il plus ridicule qu’un chien, qu’un chat, qu’une gazelle, qu’un lion ou toute autre bête dont on se fait suivre ? J’ai le goût des homards, qui sont tranquilles, sérieux, savent les secrets de la mer, n’aboient pas et n’avalent pas la monade des gens comme les chiens, si antipathiques à Goethe, lequel pourtant n’était pas fou. » En tout cas, cette histoire est suffisamment bizarre pour que les créateurs des Simpson se soient amusés à reproduire la scène :
C R
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Le jour où… Un célèbre poète a promené son homard de compagnie dans les rues de Paris !
Faut-il être fou pour être un poète d’exception ? C’est une question qui mérite d’être posée lorsque l’on s’intéresse de plus près à l’esprit tourmenté de Gérard de Nerval, désormais plus connu pour sa folie que pour son oeuvre.
Né en 1808, le poète Gérard de Nerval fait partie du cercle très fermé des grands noms littéraires du XIXe siècle et est aujourd’hui considéré comme une figure majeure du romantisme. Pourtant, à l’image d’un Charles Baudelaire qui ne connaîtra une réelle reconnaissance qu’à titre posthume, sa vie ne sera ponctuée ni d’éloges ni de prestige… Bien au contraire.
Ce Parisien de naissance a beau être ami avec Alexandre Dumas ou Victor Hugo, financièrement, ce n’est pas ça… Il travaille donc beaucoup et accumule les petites missions d’écriture : travaillant pour d’autres écrivains, auteur de feuilletons de presse, rédacteur pour le service public… Seul dans son petit appartement parisien ou avec son carnet dans les rues de Paris, Gérard de Nerval ne s’arrête jamais de travailler ! C’est dans ce contexte qu’il va développer, au début des années 1840, les premiers signes d’une folie qui ne la quittera plus jusqu’à son suicide en 1855.
Durant ces années-là, il sera par exemple régulièrement repéré dans les rues de Paris, battant des ailes comme un oiseau pour s’envoler ! Mais l’événement le plus mémorable se déroulera le 21 mars 1841. Ce jour-là, non loin des galeries du Palais-Royal, des passants tombent sur un spectacle des plus rocambolesques : le poète, parfaitement habillé et coiffé, en train de promener son tout nouvel animal de compagnie, un homard vivant et tenu en laisse par un joli ruban bleu !
Cette extravagance de trop l’emmènera tout droit en maison de santé. Déçu par l’incompréhension de son entourage à propos de son homard de compagnie, Gérard de Nerval rétorquera : « En quoi un homard est-il plus ridicule qu’un chien, qu’un chat, qu’une gazelle, qu’un lion ou toute autre bête dont on se fait suivre ? J’ai le goût des homards, qui sont tranquilles, sérieux, savent les secrets de la mer, n’aboient pas et n’avalent pas la monade des gens comme les chiens, si antipathiques à Goethe, lequel pourtant n’était pas fou. » En tout cas, cette histoire est suffisamment bizarre pour que les créateurs des Simpson se soient amusés à reproduire la scène :
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