Insolite
Le Saviez-vous ? Le premier « Pôle Emploi » parisien date de 1630 !
On s’imagine souvent le chômage comme une situation propre aux sociétés modernes et une idée très contemporaine apparue avec l’industrialisation. Si cette notion, telle que nous la connaissons aujourd’hui, est bel et bien née à la fin du XIXe siècle, cela ne veut pas dire que nos ancêtres ne galéraient pas à trouver du travail… Bien au contraire.
Saviez-vous que le premier « pôle emploi » parisien a été créé dès le XVIIe siècle ? Eh oui, c’est en 1630 qu’est né l’ancêtre de l’ANPE, de l’Assedic et de tous ces services publics d’aide à l’emploi que l’on connaît depuis le milieu du XXe siècle ! Cette année-là, l’intellectuel Théophraste Renaudot décidait d’ouvrir, à Paris, un lieu entièrement dédié à ceux qui ne parviennent pas à accéder à un emploi. L’homme – qui est également médecin de Louis XIII et l’un des précurseurs de la presse en France – se préoccupe depuis des années de la pauvreté du peuple et a longuement réfléchi à une solution avant de la trouver, vers 1629/1630, sous la forme d’un « bureau d’adresses ».
Amélioré au fil des ans, ce lieu était une véritable maison de l’emploi avant l’heure : les offres et demandes d’emplois y étaient regroupées, un dispensaire permettait aux moins fortunés de se faire soigner, des conférences y avaient lieu et l’on pouvait y effectuer des démarches administratives assez variées. Il se situait au niveau de la rue de la Calandre, une voie aujourd’hui disparue de l’Île de la Cité qui se trouvait à l’emplacement de la Préfecture de Police de Paris. En 1633, une ordonnance royale imposa même à tous les sans-emploi parisiens de s’y inscrire et un journal d’annonces fut créé pour permettre au plus grand nombre de trouver des offres d’emplois.
Cet espace dédié aux personnes sans emploi ne restera malheureusement pas longtemps en place : le lieu sera fermé peu de temps après la mort du cardinal de Richelieu en 1842 et celle de Louis XIII un an plus tard. Et pour cause, le roi et son bras-droit étaient les seuls soutiens de Théophraste Renaudot, la plupart des puissants de l’époque n’appréciant guère les idées sociales très novatrices de l’intellectuel.
C.R