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Qui sont les deux nouvelles personnes qui vont bientôt entrer au Panthéon ?
Ce dimanche 18 juin 2023, le Président Emmanuel Macron a annoncé sa décision de faire entrer deux nouvelles personnes au Panthéon de Paris. Il s’agit de Missak et Mélinée Manouchian, qui y trouveront leur dernière demeure le 21 février 2024. On vous en dit plus sur ce couple de résistants, d’origine arménienne, qui a marqué l’Histoire.
Cette annonce a été faite à l’occasion du 83ème anniversaire de l’Appel du 18 Juin. Le Musée de la Résistance Nationale, qui se trouve à Champigny-sur-Marne, se réjouit de la nouvelle et invitera le public à découvrir le parcours de Missak et Mélinée Manouchian à travers ses collections permanentes et une exposition à venir en 2024. En attendant, Vivre Paris vous dévoile leur portrait !
Un couple de résistants
Nés au début du XXème siècle en Arménie (qui était alors l’Empire ottoman), Missak et Mélinée Manouchian se réfugient en France dans les années 1920. Ce sont des rescapés du génocide arménien, considéré comme le premier crime de masse du XXe siècle. Le couple s’engage dans la Résistance parisienne dès 1941, contre l’occupant allemand. Missak Manouchian est alors à la tête d’un groupe des FTP-MOI (Franc-Tireurs et Partisans – Main-d’Oeuvre Immigrée), et organise une trentaine d’opérations dans Paris à partir d’août 1943… Mais il est arrêté trois mois plus tard et condamné à mort, comme sa femme, qui, elle, échappe à la rafle.
De l’espoir jusqu’au bout
Depuis la prison de Fresnes, Missak Manouchian ne doute cependant pas de la victoire de l’armée de la Libération. Il écrit dans une dernière lettre à son épouse, le 21 février 1944 : « Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement« . L’annonce des dernières semaines lui donnera enfin raison. Il ajoute également : « Au moment de mourir je proclame que je n’ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit » ! Missak Manouchian est fusillé au Mont Valérien, aux côtés de 21 autres combattants FTP-MOI. Son nom est accolé par la propagande allemande à une représentation de « chef de bande » auquel sont imputés « 56 attentats, 150 morts, 600 blessés » sur la célèbre « Affiche rouge » qui fut placardée dans tout Paris. Son épouse Mélinée lui survit, jusqu’en 1989, et devient sa principale biographe. Ils reposent tous deux au cimetière d’Ivry, en attendant leur prochaine panthéonisation ; plusieurs hommages leur sont rendus partout en France, notamment à Paris où une rue porte le nom du « Groupe Manouchian » dans le 20e arrondissement.
Image de couverture : Panthéon de Paris © Yann Caradec
A. C.