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PORTRAIT : Christelle Téa dessine Paris à l’encre de Chine !
Cette semaine, on a rencontré Christelle Téa, une artiste touchante et pétillante qui réalise des dessins à l’encre de Chine ! Le temps de nos échanges, nous avons parcouru son exposition « Christelle Téa, Musées dessinés » à découvrir gratuitement en ce moment au Musée Cognacq-Jay.
« Moi c’est Christelle Téa, j’ai 33 ans et après beaucoup d’aller-retours, cela fait trois ans que je suis installée à Paris. Depuis 2007, je réalise des dessins à l’encre de Chine uniquement sur le vif, sans ébauches ni photographies… Pour dessiner chaque lieu, je me rends directement sur place et j’y reste jusqu’à ce que l’œuvre soit terminée.
Tout ce qui retient mon attention, je le capture en dessin, que ce soit lors de conférences, de concerts ou face à des lieux ou bâtiments. Mais ce qui va décider de la réalisation d’un dessin c’est surtout les détails : plus il y en a, plus je suis excitée à l’idée de me mettre au travail ! Après, pour des scènes extérieures, c’est une pratique qui dépend énormément de la météo car le problème avec l’encre de chine est que s’il pleut, l’encre coule et le dessin est fichu !
En ce moment, vous pouvez découvrir mon exposition gratuite sur les 14 musées de la Ville de Paris à Cognacq-Jay ! La directrice du musée m’a proposé de dessiner une série sur ce dernier, et d’ensuite réaliser un dessin emblématique de chaque musée de la Ville de Paris, j’ai de suite accepté ce projet ! À la base, l’exposition devait avoir lieu pendant le premier confinement c’est la raison pour laquelle il y a quelques différences entre les musées aujourd’hui et mes dessins qui ont été réalisés pendant l’année 2019.
Souvent, les visiteurs ou habitants du quartier s’arrêtaient à côté de moi et étaient intrigués par mon travail, certains me pensaient architecte… Et au final, plusieurs personnes m’ont dit avoir remarqué des détails qu’ils n’avaient jamais vus auparavant grâce à mes dessins. Au total, 75 dessins sont exposés et en moyenne, chaque dessin m’a pris entre huit et dix heures pour le réaliser entièrement !
Ce que j’ai préféré peindre, c’est la réserve du Palais Galliera… Avec tous les tissus et les vêtements sous mon nez, j’avais juste envie de leur demander la clé et de m’enfermer pour essayer les collections de vêtements ! Évidemment, il y a des précautions à prendre pour entrer dans les réserves, comme par exemple, porter des surchaussures pour ne pas faire entrer des microbes ou des insectes qui pourraient abîmer les tissus… Mais c’était une belle expérience !
Dessiner les musées n’a pas toujours été facile… Parfois je n’avais pas les points de vue que je souhaitais, parfois j’ai dû négocier pour dessiner des parties inaccessibles au public que certains musées ne souhaitent pas montrer alors que selon moi c’est aussi ça la magie de mon travail.
Je pense que le moins facile à dessiner a été le musée d’Art moderne : j’ai dessiné le bâtiment depuis l’extérieur car, à l’intérieur, il y a certaines œuvres que je ne pouvais pas reproduire par rapport aux droits d’auteurs… Mais dehors, il faisait très froid, c’était pendant le mois de décembre.
Aussi, j’adore les catacombes mais elles n’ont pas été faciles à dessiner… Comme il faisait très sombre, j’ai dû allumer la torche de mon téléphone. C’est un endroit assez humide aussi et le papier gondolait, alors je croisais les doigts pour que les gouttes d’eau ne tombent pas sur mon dessin car si ça arrive : tout est à refaire !
Ma prochaine exposition se déroulera le 21 mars 2022 à la librairie Métamorphoses sur le thème des bibliothèques parisiennes. Une autre nouvelle expo suivra également au printemps prochain, sur les puces Paul Bert Serpette. J’ai beaucoup dessiné Paris, et ce qui est intéressant, c’est de sans cesse découvrir et dessiner tous les détails qui font la capitale. »
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La rédaction vous conseille plus que jamais de découvrir l’exposition gratuite « Christelle Téa, Musées dessinés » abritée au Musée Cognacq-Jay jusqu’au 5 décembre : la rencontre avec l’artiste, sa présentation de l’expo et sa fascination pour son art nous ont particulièrement touchées. Après la lecture de ce portrait, vous comprendrez sûrement l’importance et la valeur de ces dessins !
La semaine dernière, on vous présentait Jérémy Tessier, un passionné de l’histoire des Apaches de Paris.
+ D’INFOS
Exposition « Christelle Téa, Musées dessinés »
Musée Cognacq-Jay
3 rue Elzévir
75003 Paris
Jusqu’au 5 décembre, accès gratuit (fermé le lundi)
Photo de une : ©Vivre Paris
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