Culture
Le saviez-vous ? Les restes de Voltaire se trouvent un peu partout dans Paris !
Installé à l’entrée du Panthéon juste en face de Rousseau, Voltaire est en bonne position des tombeaux les plus visités du monument dédié aux « Grands Hommes de la Nation ». Et pourtant, il manque quelques organes au philosophe… Dont son cerveau et son coeur !
Avril 1791. En pleine Révolution française, l’Assemblée nationale décide de créer un monument qui accueillera les dépouilles des grands personnages ayant marqué l’Histoire de la nation française, le Panthéon. Trois mois plus tard, le 11 juillet 1791, la dépouille de l’auteur de Candide est transférée au Panthéon : cette cérémonie en grande pompe vise à honorer celui qui est considéré comme l’un des précurseurs de la Révolution française.
Si la cérémonie de transfert se révèle somptueuse, l’homme que l’on honore – décédé treize ans plus tôt à l’âge de 83 ans – n’est déjà plus qu’une partie de lui-même : il lui manque son cerveau, son coeur, un pied et quelques dents !
En effet, à la mort de Voltaire le 30 mai 1778 à Paris, son ami le marquis de Villette avait ordonné à l’embaumeur d’extraire le cœur du philosophe afin de le conserver. L’organe sera installé jusqu’en 1864 dans une salle transformée en sanctuaire du Château de Ferney, lieu de résidence du philosophe pendant près de vingt ans. En 1864, le coeur de Voltaire est ramené à Paris et transféré sur le site Richelieu la Bibliothèque Nationale. Depuis, il se trouve dans le plâtre d’une statue réalisée par le sculpteur Houdon, dans le salon d’honneur de la BNF.
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Mais Voltaire n’a pas seulement perdu son coeur dans l’histoire, puisque son cerveau a également était retiré au moment de son décès. Conservé pendant plus d’un siècle par l’apothicaire chargé de son embaumement puis par ses descendants, il a été revendu au début du XXe siècle à la Comédie française : il se trouve désormais dans l’original de la statue d’Houdon, installé dans le vestibule de la salle de théâtre de la place Colette.
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Et pour son pied et ses dents ? Eh bien, on ignore où ils se trouvent, mais une chose est sûre : ils n’étaient pas avec le reste du corps au moment du transfert de Voltaire au Panthéon. L’hypothèse la plus probable est qu’ils aient été volés lors de son enterrement clandestin dans l’abbaye de Scellières ou lors de son transfert vers le Panthéon.
Et si cela ne suffisait pas, il se pourrait même qu’il n’y ait tout simplement pas de corps à l’intérieur du caveau installé face à Rousseau à l’entrée du Panthéon : dans les années 1860, plusieurs journaux – dont Le Figaro le 28 février 1864 – ont en effet affirmé avoir pu ouvrir le caveau de Voltaire et y avoir trouvé un tombeau… vide. Une énigme de plus pour cette dépouille qui se trouve un peu partout et nulle part à la fois !
C.R