Culture
PORTRAIT : Jérémy raconte l’histoire des gangs de Paris
Aujourd’hui, on part à la rencontre de Jérémy Tessier, un passionné de l’histoire du Paris Apache. Il revient avec nous sur les moments qui ont marqué sa vie parisienne, de la découverte des gangs parisiens à la création de son podcast et de vidéos sur Youtube !
« Moi c’est Jérémy, j’ai 33 ans et je suis passionné par l’histoire de Paris et plus particulièrement par les gangs parisiens ! En plus de dix ans, j’ai vécu dans le 20e, le 14e et, depuis quatre ans, je me suis installé dans le 18e ! Ce qui m’anime lorsque je me balade dans la ville, c’est d’en apprendre plus sur les histoires des quartiers, sur ce qu’il s’est passé dans les rues ou encore dans les bâtiments… J’adore partir en quête de nouveaux lieux et de nouvelles histoires.
Il y a 8 ans, j’ai fait une incroyable découverte en lisant l’Atlas du Crime, j’ai rencontré les Apaches : les gangs qui terrorisaient Paris dans les années 1900. Je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup d’infos sur le Paris bourgeois de l’époque mais que les histoires de quartiers n’étaient pas forcément accessibles. Il y avait très peu de contenu dessus, j’ai donc eu l’idée de vulgariser les infos que je trouvais. Après un long travail de recherches sur ces gangs, j’ai commencé par sortir plusieurs articles, puis des collections d’accessoires, ensuite j’ai créé des événements pour faire connaître les Apaches. Mais plus j’avançais dans mes recherches, plus j’avais d’infos, beaucoup d’infos… Il fallait que je trouve un autre moyen de diffuser ce contenu ! Alors il y a quatre ans, j’ai lancé mes vidéos sur Youtube et des podcasts sur Spotify afin d’aborder les différentes thématiques du Paris gangster.
Ce qui m’a fasciné dans la période de la Belle Époque, c’est tout l’univers du Paris Apaches : le langage argot qu’ils utilisaient, leur style vestimentaire, les armes dont ils se servaient, c’était le début des premiers tatouages aussi… Et en faisant le parallèle entre le passé et le présent, j’ai observé certaines similitudes entre la jeunesse d’avant et d’aujourd’hui, qui appelaient déjà à l’indépendance, à la liberté et ils étaient très soudés avec des valeurs d’amitié très fortes. Je ne sais pas si j’aurais aimé vivre à cette époque mais voir la révolution arriver avec les premiers métros, les avancées techniques de la police, ça devait être quelque chose d’exceptionnelle. Certes, l’époque était beaucoup moins confortable que maintenant mais elle avait son charme.
Ce qui me fait toujours rire quand je découvre de nouvelles bandes, ce sont les noms qu’elles portent… Entre Les Costauds de la Villette et Les Tatoués d’Ivry, je trouve ça très comique car je pense qu’à l’heure actuelle ce sont des noms qui ne font plus peur à personne, et pourtant à l’époque c’était le cas ! C’est pareil pour les surnoms avec Louis la teigne ou encore Raoul le boucher… Ça m’amuse beaucoup à chaque fois.
Pour la documentation, au début, c’était un peu compliqué de partir de rien… Puis après j’ai commencé à trouver des noms, des journaux d’époque, des livres d’époque et de fil en aiguille, j’ai réussi à alimenter les histoires que je trouvais et créer du contenu avec. Il y a déjà plus d’une vingtaine de podcasts et vidéos disponibles, j’aborde des thématiques différentes sur la presse de l’époque, la police, les bandes de femmes…
La prochaine étape est d’écrire un livre sur cet univers, j’aimerais le sortir d’ici l’année prochaine.
La semaine dernière, on vous parlait de Benjamin Cymerman, l’homme du Faubourg-Saint-Honoré !
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Photo de une : Jérémy Tessier ©Jeremy Tessier
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