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Desire Moheb-Zandi, l’artiste qui mêle sculpture et tapisserie
[PORTRAIT] : “Moi c’est Desire (@desiremohebzandi). Je fais des sculptures, à mi-chemin entre la tapisserie et la sculpture. J’adore ça. J’ai la chance d’être exposé en France et à l’étranger. En ce moment, on peut voir mes travaux à la Samaritaine.
Je suis née à Berlin mais dans ma vie, j’ai beaucoup voyagé. J’ai vécu 10 ans à New-York et avant ça, c’est à Adana, au sud-est de la Turquie que j’ai grandi. Là, j’étais fasciné par ma grand-mère. Toute la journée, elle tissait. Ce qu’elle faisait était magnifique, c’était de la magie pour moi. Très jeune déjà, je m’exprimais par l’art mais c’est vers 2014 que je commence à travailler sur une vraie machine à tisser, comme ma grand-mère.
Depuis 2020, je vis à Paris où j’ai rejoint l’atelier d’artistes @poush. C’est une chance de vivre dans une ville aussi riche. Paris a une telle communauté d’artistes. C’est très motivant. Je me sens privilégiée de pouvoir aller dans mon studio et de faire ce que j’aime, tous les jours.
De mes origines turques et iraniennes, j’ai gardé en souvenir leur technique particulière : le kilim. C’est une technique de tissage ancestrale, elle existait déjà il y a 10.000 ans. Les tapis sont tissés au lieu d’être noués. Ce qui donne des rendus, très colorés. Je garde en mémoire cette technique et ces couleurs qui me fascinent. À ma façon, j’essaie aussi de créer des toiles colorées.
Dans mes œuvres, je travaille aussi avec des matières modernes, brutes : tubes en caoutchouc ou chevilles en acrylique. Je les fais s’entremêler dans la toile. Cela donne une impression de dynamisme, de mouvement. Et ça interpelle le spectateur qui cherche à comprendre la connexion entre tous ces matériaux.
Tisser, c’est ma langue, ma manière de m’exprimer. Travailler avec mes mains c’est ce que j’aime le plus au monde. Créer me transcende.”
Les œuvres sont à retrouvées sur desiremohebzandi.com
Photo de une : © Maurine Tric
Propos recueillis par C.D.