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Histoire

Qui étaient les fameuses « midinettes » parisiennes ?

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La grève des midinettes devant la Bourse du Travail, Agence Meurisse © Source Gallica.bnf.fr / Bibliothèque Nationale de France

Le terme de « midinette » évoque aujourd’hui une fille un peu légère, voire superficielle. Pourtant, les midinettes parisiennes étaient autrefois des ouvrières engagées, qui ont marqué leur temps ! On vous raconte leur passionnante histoire.

Le nom de « midinettes » est né à Paris à la fin du XIXe siècle, pour désigner les travailleuses des ateliers de couture. Comme elles avaient peu de temps le midi, et étaient mal payées, elles déjeunaient sur le pouce, faisant une simple dinette. Ces ouvrières se retrouvaient, souvent dans un square, et profitaient aussi de leur pause pour parler de leur condition sociale

Midinettes déjeunant sur un banc, Agence Mondial © Source Gallica.bnf.fr / Bibliothèque Nationale de France

Midinettes déjeunant sur un banc, Agence Mondial © Source Gallica.bnf.fr / Bibliothèque Nationale de France

Des pionnières

En 1903, les midinettes participent à la toute première course à pied féminine. En effet, contrairement aux « femmes du monde », elles ont l’habitude de se déplacer à pied dans la capitale. Elles sont ainsi plusieurs milliers de participantes à parcourir les 12 km qui séparent les Tuileries de Nanterre. La grande gagnante est Jeanne Cheminel, qui le fait en moins d’une heure et demie ! Les midinettes inspirent aussi le réalisateur Louis Feuillade, qui nomme l’un de ses films « Le roman de Midinette ». Quelques années plus tard, un journal illustré nommé Midinette est également créé pour un public jeune et féminin.

Course des midinettes Paris-Nanterre, Agence Rol © Source Gallica.bnf.fr / Bibliothèque Nationale de France

Course des midinettes Paris-Nanterre, Agence Rol © Source Gallica.bnf.fr / Bibliothèque Nationale de France

Une victoire ouvrière

En 1917, en pleine Première Guerre mondiale, les midinettes font grève car elles sont exploitées « pour l’effort de guerre ». Elles entraînent ainsi des milliers d’ouvrières dans la rue. Après deux semaines de contestation, elles obtiennent enfin un demi-jour de repos payé en plus (le samedi après-midi) ! Comme l’écrit alors Ouest-Eclair : « C’est incontestablement une victoire du féminismeC’est surtout une victoire ouvrière. Lorsque les travailleuses de France auront toutes obtenu la semaine anglaise (ndlr : travail du lundi au samedi midi) elles se souviendront que c’est à la grève de la couture parisienne qu’elles devront cet avantage ».

Grève des midinettes, Paris, 1917, Agence Rol © Source Gallica.bnf.fr / Bibliothèque Nationale de France

Grève des midinettes, Paris, 1917, Agence Rol © Source Gallica.bnf.fr / Bibliothèque Nationale de France

Image d’illustration à la une : La grève des midinettes devant la Bourse du Travail, Agence Meurisse © Source Gallica.bnf.fr / Bibliothèque Nationale de France

A. C.