Insolite
Le jour où… Les garçons de café ont enfin eu le droit de porter la moustache !
Saviez-vous qu’il a longtemps été interdit aux garçons de café de porter une moustache ? Et qu’ils ont dû faire grève pour obtenir ce droit ? On revient pour vous sur cette revendication quelque peu… inattendue !
Aussi emblématiques que les établissements au sein desquels ils exercent, les garçons de café sont une image d’Épinal a eux tout seuls : entièrement vêtus de noir et blanc, cravate ou nœud pap’ autour du cou, gilet de smoking, petit tablier blanc… Leur style si singulier est reconnaissable entre mille !
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Ce style devenu mythique, les serveurs parisiens le possédaient déjà en avril 1907, lorsqu’ils se sont mis en grève pour obtenir un jour de congé hebdomadaire et avoir le droit de porter la moustache. Cette seconde réclamation pourrait apparaître bien futile aujourd’hui, mais se révélait d’une importance essentielle à l’époque.
En effet, en ce début de XXe siècle, la moustache est encore un facteur majeur de distinction sociale. Depuis plus d’un siècle, une règle tacite s’est instaurée au sein de la société française : les employés, domestiques, concierges et autres « professions du peuple » se doivent de se raser tous les jours, tandis que les aristocrates, les militaires, les gendarmes ou les anciens nobles ont, eux, le droit de porter barbe ou moustache. Plus qu’un droit, il s’agit alors d’un véritable signe distinctif pour les classes aisées et les corps d’armée qui considèrent la moustache comme un symbole de virilité et de sagesse. Les gendarmes, par exemple, ont dû faire face au problème inverse des garçons de café : jusqu’en 1933, il leur était interdit… de ne pas porter la moustache !
Alors quand, en cette année 1907, les serveurs parisiens – que l’on appelait alors plus volontiers des limonadiers ou cafetiers – se sont mis en grève pour revendiquer ce droit (et l’ont obtenu !), ce n’était finalement pas un combat inutile et risible… Même si cela à tout de même fait rire pas mal de journaux de l’époque, dont le quotidien La Presse qui, dans son édition du 29 avril 1907, s’amuse bien de cette revendication :
C.R