Insolite
Paris : 5 détails devant lesquels vous passez tous les jours
À Paris, on finit presque toujours par adopter un pas pressé, aveugle de ce qui se passe autour de nous… Et pourtant, en faisant un peu attention aux détails, on découvre de véritables trésors du passé : mètres étalons, décrottoirs, chasse-roues… Voici 5 détails insolites, témoins d’un temps révolu mais bel et bien présents dans Paris, que vous n’aviez peut-être jamais remarqués !
Les boîtes à sable
Il n’en reste que trois à Paris, mais elles attirent assez facilement l’oeil : présentées sous la forme d’un gros coffre en métal sur lequel trône fièrement la devise de Paris, Fluctuat Nec Mergitur, ces boîtes servaient, jusqu’au début du XXe siècle, à stocker le sable utilisé par les cantonniers pour rendre les routes moins glissantes. À l’époque, le sable était utilisé pour couvrir le verglas, la neige, les déjections animales, l’urine des chevaux et, c’est toujours le cas aujourd’hui, le sang. Les dernières boîtes à sable de Paris sont à découvrir au 48, avenue Gabriel (8e arrondissement), au 2, place de la Reine Astrid (8e arrondissement) et au 39, avenue Trudaine (9e arrondissement).
Les mètres étalons
Si la révolution a détruit pas mal de monuments et oeuvres d’art à Paris, cette période de révolte sans précédent nous a aussi apporté son lot d’innovations : parmi elles, le mètre ! Créé pour remplacer les 700 unités utilisées dans l’Ancien Régime, se voulant universel et égalitaire, le mètre est né entre 1791 et 1795. Pour familiariser les Parisiens avec cet outil de mesure, une dizaine de mètres étalons en marbre ont, à l’époque, été accolés aux murs de plusieurs bâtiments parisiens. Deux d’entre eux nous sont parvenus : le premier se trouve au 36 rue de Vaugirard (6e arrondissement) ; le second se situe place Vendôme, au numéro 13 précisément (1er arrondissement).
Les décrottoirs
Autre détail insolite d’antan que l’on retrouve aux quatre coins de Paris : le décrottoir ! Ces installations surprenantes qui ressemblent parfois à des petites portes pour souris servaient, il n’y a pas de suspense, à se décrotter les pieds. Si aujourd’hui encore cet outil peut s’avérer très pratique, à l’époque, il est d’utilité publique : jusqu’au 19e siècle, le trottoir n’existe pas et les rues sont simplement recouvertes de terre, de sable ou de cailloux qui, quand il pleut, se transforment en jolie gadoue ! Et n’oublions pas le crottin des chevaux dont la quantité est beaucoup plus importante que nos actuelles déjections canines…
Les chasse-roues
Ces petits objets-là aussi sont à découvrir un peu partout dans Paris ! Les chasse-roues, dont le nom parle de lui-même, étaient très fréquents à l’époque où les voitures étaient encore hippomobiles. Installés au pied des murs ou des portes cochères, ils avaient une triple vocation : empêcher les roues de détériorer les murs ou les portes en passant par là, remettre les convois dans le droit chemin en cas d’embardée impromptue et offrir un coin de protection aux passants qui, à une époque où le trottoir n’existe pas encore, risquaient à tout moment de se faire rouler dessus. De nombreux chasse-roues de style haussmannien, composés de pièces métalliques décorées, sont encore présents au pied des portes cochères parisiennes, comme ici au 85, rue Lafayette (9e arrondissement).
Les cadrans solaires
Personne ne les regarde plus, mais on les trouve encore partout ! Des dizaines de cadrans solaires se cachent à la vue de tous sur les murs des immeubles, églises ou lieux municipaux de la ville : celui installé sur la façade du palais de Justice, quai des Orfèvres, celui qui surplombe le portail central de l’église Saint-Eustache ou encore celui de la maison de Cuvier du jardin des Plantes sont quelques-uns des cadrans solaires « historiques » de Paris. D’autres cadrans, plus récents, peuvent aussi être retrouvés, comme l’étonnant cadran solaire du 27-29 rue Saint-Jacques (5e arrondissement), signé… Dalí !
On prolonge le voyage dans le temps ? Par ici !
C.D