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Y’a-t-il trop de touristes à Paris ? Le débat est lancé
Le tourisme de masse, on le visualise plus généralement en Thaïlande ou sur une île un peu sauvage du Pacifique. Il fait des ravages sur la nature, mais a aussi de nombreux impacts dans les zones urbaines.
Gaspard Gantzer, candidat indépendant à la Mairie de Paris, a dénoncé mercredi sur RMC un trop-plein de touristes dans la capitale et proposé d’y remédier en interdisant les cars touristiques et en limitant davantage les nuitées Airbnb. Si l’une des raisons de ce coup de gueule prête à sourire – l’homme politique regrette que Paris perde « son âme de village » – il soulève un vrai débat : celui du tourisme de masse.
Un tourisme mondial en pleine croissance
Le tourisme est l’industrie la plus grosse du monde. Elle représente 10 % du PIB de la planète. Et ça n’est pas prêt de baisser puisque l’Organisation mondiale du tourisme anticipe une croissance annuelle de 3,3%, des touristes internationaux. Ce qui aboutirait à 1,8 milliards de touristes dans le monde en 2030, contre 25 millions au début des années 50. Paris en a accueilli le double l’année dernière. En 2018, 50 millions de voyageurs ont visité la capitale. Un nouveau record qui représente près de 140 000 touristes qui arrivent à Paris chaque jour, soit l’équivalent de 7 % des Parisiens.
Un secteur qui fait recette
A priori, pour les professionnel(le)s du secteur et pour le rayonnement de la ville à l’international, c’est une bonne nouvelle. En effet, en 2018 le tourisme en Ile-de-France a rapporté 21,5 milliards d’euros de recettes ; soit 1 milliard d’euros de plus que l’année passée. Par ailleurs, il représente 500.000 emplois, directs ou indirects. Mais à coté de ça, il y a les nuisances sonores, la pollution, l’impact sur les prix, sur le paysage parisien, la congestion des transports, la saturation des lieux culturels…
« (…) il faut y aller à fond»
Interviewé l’année dernière par Le Monde, Christian Mantei, directeur général d’Atout France (chargé de la promotion du pays à l’étranger) s’inquiétait : « La France n’est pas encore dans le sur-tourisme, mais, si on ne bouge pas, on y sera dans trois ou quatre ans. » Récemment, également dans Le Monde, la présidente de l’Ile-de-France Valéry Pécresse se montrait optimiste. Pour elle, il n’y a pas de « sur-tourisme » dans sa région.
L’élue LR compte sur les villes autour de Paris pour attirer vers elles ces flux incessants de touristes : « Des destinations comme Vaulx-le-Vicomte (77950), la maison de Van Gogh à Auvers-sur-Oise (95) ou celle de Cocteau à Milly-la-Forêt (91) ne sont pas assez mises en valeur. Donc il faut y aller à fond ».
Mais des questions se posent. Les Parisiens en ont-ils assez des touristes ? Comment réguler le tourisme à Paris ? Quid d’un tourisme durable et participatif ?
C.B