Culture
Le Procope, le plus célèbre et ancien café-restaurant de Paris
Le Procope, établi rive gauche depuis 1686, est l’un des plus célèbres et emblématiques cafés de la capitale. On revient pour vous sur sa riche existence… et ses nombreux habitués !
En passant devant le numéro 13 de la rue de l’Ancienne Comédie, votre oeil sera forcément attiré par cette jolie façade devant laquelle de nombreux touristes s’arrêtent régulièrement : joliment fleurie, dotée de balcons en fer forgé et d’une jolie couleur bleue, la façade du Procope vaut à elle seule le détour ! Mais si le Procope est si emblématique, c’est surtout pour son histoire. En pénétrant dans cet ancien café – aujourd’hui restaurant – on plonge dans trois siècles d’histoire littéraire et politique française. À défaut de pouvoir y aller (celui-ci étant fermé pour cause de crise sanitaire), on vous emmène !
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Le Procope : l’un des grands lieux du siècle des Lumières
Ouvert en 1686, le Procope est réputé comme le plus ancien café-restaurant de Paris. Au cours de son existence, il a accueilli le tout-Paris artistique et les plus grandes personnalités publiques du pays. Lieu de rencontre des grands intellectuels du XVIIIe siècle, café préféré des membres de la Comédie française voisine, le Procope a surtout vu naître l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert : c’est dans ce café du 6e arrondissement que serait née l’idée de créer cet immense ouvrage regroupant les savoirs ! Mais ces deux grandes figures du siècle des Lumières ne sont pas les seules à avoir fait du café Procope leur QG : Rousseau, Montesquieu, Voltaire ou encore Beaumarchais étaient aussi des habitués. On raconte même que Benjamin Franklin, l’un des Pères fondateurs des États-Unis, y rédigea un chapitre de la Constitution américaine !
Le Procope : une antichambre de la Révolution
À la Révolution, ce sont d’autres personnalités de l’Histoire de France qui se réuniront dans ce petit café décoré de grands lustres au plafond et d’un mobilier foncé en acajou : les révolutionnaires. Renommé Zoppi, du nom de son nouveau propriétaire, le café sera l’un des lieux de réunion préférés du club des Cordeliers qui réunit Danton, Marat ou encore Camille Desmoulins. L’influence du club grandissant, le café devient l’un des grands foyers révolutionnaires de Paris. Encore aujourd’hui, on peut retrouver une citation de Camille Desmoulins sur l’un des murs : « Ce café n’est point orné comme les autres de glaces, de dorures et de bustes, mais il est paré du souvenir de Grands Hommes qui l’ont fréquenté et dont les ouvrages en couvriraient les murs s’ils y étaient rangés.»
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Le Procope : un lieu historique disparu, mais revenu à la vie
Au XIXe siècle, les révolutionnaires laisseront place aux écrivains et poètes qui affirmeront encore un peu plus la renommée du lieu. George Sand, Alfred Musset, Paul Verlaine ou encore Théophile Gautier y avaient leurs habitudes. Balzac et Hugo y passaient également. Une nouvelle fois, le café est le point de rencontre du Paris intellectuel. Et pourtant, mal en point financièrement, le Procope fermera ses portes en 1890. Transformé un temps en Bouillon Chartier, le plus vieux café littéraire de Paris reviendra à la vie en 1957, agrandi et empli de souvenirs de son passé prestigieux : un chapeau de Napoléon que ce dernier a laissé sur les lieux, des documents historiques sur les murs, des médaillons de personnalités révolutionnaires… Le lieu n’a plus grand-chose à voir avec celui qu’ont connu Voltaire et Rousseau, mais, plus de 300 ans après son ouverture, il reste un symbole fort de l’ébullition intellectuelle et politique de la capitale au fil des siècles.
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Le Procope
13 rue de l’Ancienne Comédie
75006 Paris
Photo de UNE : Vue sur la terrasse du Procope / © Catarina Belova
C.R