Culture
Qui était Vidocq, le plus célèbre prisonnier parisien ?
Délinquant, bagnard, indic’, policier, détective privé : voici l’étonnant CV de Vidocq, l’aventurier aux 1000 visages et aux multiples vies dont les frasques ont marqué l’histoire de Paris…
Né en 1775, Eugène-François Vidocq a à peine 13 ans lorsqu’il fait son premier séjour en prison pour avoir volé sa propre famille. Trois ans plus tard il devient saltimbanque dans une troupe de cirque, puis s’engage dans l’armée révolutionnaire (avec laquelle il participe aux célèbres batailles de Valmy et Jemmapes), et commence ensuite une grande carrière d’escroc et de voleur à Paris…
Condamné à 8 ans de travaux forcés pour « faux en écritures », il arrive à s’échapper deux fois du bagne ! Il se fait ainsi une sacrée réputation parmi les voyous du pays, mais aussi au sein de la police à qui il propose ses services d’indicateur. Excellent dans cette mission, il est finalement nommé à la tête d’une brigade où il est extrêmement efficace – malgré ses manières peu orthodoxes – et gracié par le roi Louis XVIII en 1818.
Accusé de monter lui-même des coups et d’être de mèche avec ceux qu’il arrête (plus de 16 000 personnes en tout !), il est forcé de démissionner. Mais Vidocq a plus d’un tour dans son sac : fort de son expérience, il invente le papier infalsifiable et ouvre sa propre usine. Il devient aussi gardien de la prestigieuse Galerie Vivienne où il fonde le premier cabinet de détective privé de la capitale, et tire sa révérence à l’âge de 81 ans.
Depuis, ses aventures rocambolesques passionnent l’imaginaire collectif. Il a inspiré bon nombre d’écrivains comme Balzac pour son personnage de Vautrin dans la Comédie Humaine, Victor Hugo pour Les Misérables, Eugène Sue, Alexandre Dumas ou encore Gaston Leroux.
Incarné par Claude Brasseur dans une série télévisée, puis par Gérard Depardieu et enfin Vincent Cassel au cinéma, Vidocq apparaît aussi dans des bandes dessinées ou encore des jeux vidéos… Et n’a pas encore fini de faire parler de lui !
A. C.