Histoire
La petite histoire du boulevard Haussmann
Cet immense boulevard de plus de 2,5 km est l’une des principales artères parisiennes. Il porte le nom du célèbre baron Haussmann, qui a transformé Paris. Il est aujourd’hui connu pour les sièges des banques qu’il accueille, et les Grands Magasins qu’il longe. Cependant, le boulevard Haussmann a aussi des anecdotes plus inattendues, et méconnues, à nous raconter !
Cette voie devait être “La plus belle par son étendue, la plus riche par ses constructions, la plus centrale par sa position, la plus indispensable par son parcours », selon un architecte contemporain du baron Haussmann. Toutefois, plus de 10 ans après le début de sa construction, elle n’est toujours pas terminée et commence à faire polémique…
Une construction chaotique
Le boulevard Haussmann est commencé en 1857, mais il n’est inauguré qu’en 1927. Les parisiens l’ont donc attendu pendant 70 ans ! En effet, il devait relier les Grands Boulevards à l’Arc de triomphe, « c’est-à-dire le Paris de l’intelligence au Paris de la gloire” comme on pouvait le lire dans Le Figaro de l’époque. Mais entre temps, la guerre de 1870 et la Première guerre mondiale ont suspendu les coups de pioche. De plus, le baron Haussmann a réveillé une certaine colère populaire… En effet, ses chantiers permanents, les expropriations liées à ses travaux, et des rumeurs sur son enrichissement personnel, font rage. Il est vrai qu’en à peine 18 ans, il a donné un nouveau visage à la capitale : rues, jardins, règles architecturales, places, bois, ponts… Tout y est passé. Il a même fait raser la maison dans laquelle il est né, à l’angle de la rue du Faubourg-Saint-Honoré ! Cette transformation a aussi eu un coût considérable : 510 millions de francs-or, soit plus de 25 milliards d’euros actuels. Ces dépenses se sont bien sûr répercutées sur les loyers et ont pesé sur les plus pauvres. Haussmann verra donc son nom attribué au boulevard, mais pas la fin des travaux car il décède en 1891.
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Des habitants célèbres
Le boulevard Haussmann a également été l’adresse de plusieurs personnalités parisiennes. C’est le cas du peintre Gustave Caillebotte (au n°31) : certaines de ses toiles impressionnistes reprennent d’ailleurs la vue de son balcon. On le retrouve par exemple dans L’Homme au balcon (1880) ou encore Un balcon à Paris (1881). Au n°102, Marcel Proust a écrit À la recherche du temps perdu. Cependant, il n’aimait pas vraiment cet appartement… Apparemment, le pollen des marronniers devant sa fenêtre lui donnait des crises d’asthme, et le boulevard était trop bruyant. En 1910, il a même fait poser des plaques de liège sur les murs de sa chambre pour être plus au calme ! Le boulevard Haussmann est désormais un passage obligatoire pour les touristes, qui viennent faire du shopping au Printemps et aux Galeries Lafayette. Il accueille actuellement une très jolie exposition en plein air à ne pas louper !
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Image d’illustration à la une : Vue sur le boulevard Haussmann de nuit © Fujjii
A. C.