
Quand on pense à Notre-Dame on pense à la flèche, à Victor Hugo, à la rosace mais aussi aux créatures qui ornent l’édifice et notamment aux fameuses chimères !
“Mais c’est pas de gargouilles ?”
Une mise au point s’impose avant d’entrer dans le vif du sujet. Différents êtres peuvent orner un édifice religieux, on peut parler de gargouilles ou de chimères ! La différence ? Les gargouilles ont une fonction, celle d’évacuer les eaux de pluie, ce sont les extrémités des gouttières ! Les chimères, elles, sont uniquement édifiées dans un but décoratif.
Si les fonctions diffèrent, les temporalités aussi… Aux allures fantastiques et diaboliques, les chimères de Notre-Dame de Paris peuvent être associées à l’ère moyenâgeuse mais il n’est en rien ! Au 19e siècle, le Moyen-Âge fascine et le style gothique sonr de nouveau appréciés, ce qui va notamment donner lieu à l’architecture néo-gothique : tout ressemble à l’époque médiévale mais les constructions sont bien plus récentes !
Ainsi, si les gargouilles sont perchées au-dessus de Paris depuis des siècles, les chimères ne nous effraient que depuis un peu moins de 200 ans ! Celles-ci ont été installées au milieu du 19e siècle, lors de la grande rénovation du bâtiment menée notamment par Eugène Viollet-le-Duc.
L’installation de ces monstres n’avait qu’un but décoratif contribuant notamment à entretenir nos imaginaires relatifs à la période médiévale : sorcellerie, légendes, monstres… La plus connue des chimères étant la stryge, un esprit nocturne malfaisant comparé à un vampire.
Viollet-le-Duc, par l’ajout de ces sculptures, a souhaité se poser comme un créateur et pas seulement comme un rénovateur ! Les chimères sont donc un des éléments témoignant du fait que dans son histoire, Notre-Dame de Paris a vécu beaucoup de transformations, dont la dernière en date est bien entendue, la reconstruction suite à l’incendie d’avril 2019 !
Photo de une : la stryge de Notre-Dame de Paris / ©JeniFoto
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