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Culture

Qui sont les « Incroyables » et les « Merveilleuses » de Paris ?

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jardin des tuileries louvre

En réaction à la Terreur pendant la Révolution Française, des jeunes hommes et femmes lancent une mode extravagante totalement décalée : on les surnomme les Incroyables et les Merveilleuses !

Alors que dès 1795 les français entonnent le chant révolutionnaire le « Réveil du peuple », en protestation contre les excès de cette terrible période que fut la Terreur, une certaine jeunesse dorée est en quête de légèreté et de plaisirs. Constituée principalement de royalistes, elle lance une nouvelle mode qui va faire fureur…

Incroyable et Merveilleuse

Incroyable et Merveilleuse © Challamel & Tenint

Les hommes portent des tresses pour dégager leur nuque comme les condamnés à l’échafaud et ne prononcent plus certaines lettres tel le « r » qui rappelle trop la Révolution… Ils arborent de grands anneaux aux oreilles, d’immenses cravates et des chaussures pointues pour un look des plus surprenants ! Les femmes symbolisent l’horreur de la guillotine en attachant un cordon rouge à leur cou, s’habillent de tuniques diaphanes à la grecque qui rappellent les chemises de prison et portent des sandales avec bagues aux orteils et bracelets de jambe.

Madame Tallien

La Merveilleuse Thérésa Tallien © Musée Carnavalet

Les Incroyables et les Merveilleuses aiment se promener au jardin des Tuileries (dans lesquelles rôde l’homme rouge…), dans les galeries du Palais-Royal (où Napoléon a perdu sa virginité en 1787) et surtout sur les Grands Boulevards. Ils aiment tellement faire la fête qu’on dit à l’époque qu’ils sont atteints de « dansomanie », une épidémie de danse !

Palais Royal

Palais Royal © Kiev.Victor

En réalité ils cherchent surtout à se retrouver et à évacuer le traumatisme des dernières années… Ils organisent même des soirées réservées à ceux dont la famille a perdu un membre à cause de la Révolution ! Un vent de folie thérapeutique qui pourrait bien de nouveau souffler sur la France après une année de confinement, qui sait ?

A. C.