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Notre-Dame de Paris : une nouvelle polémique autour de son chantier

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Alors que le chantier de reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris a pris un retard conséquent, certains dénoncent des précautions excessives de la part de l’Inspection du Travail.

Nous vous l’annoncions dans cet article, le début des travaux de reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris n’est attendu que pour le mois de janvier 2021, une fois passée la phase de consolidation de l’édifice. Le chantier titanesque de la cathédrale accuse ainsi un retard de plusieurs mois sur le planning permettant de rendre possible le voeu du président Emmanuel Macron de voir l’édifice intégralement reconstruit pour les J.O 2024. Et si la crise du coronavirus est en partie responsable de ce retard accumulé, de nombreux observateurs, et notamment les entreprises qui travaillent sur le chantier, dénoncent une autre raison : un « excès de zèle », voire un « acharnement », de l’inspection du travail.

Des mesures trop strictes ?

En cause ? Les mesures, jugées trop strictes par les entreprises et certains de leurs salariés, contre les risques liés au plomb. Les sociétés qui envoient leurs salariés sur le chantier de la cathédrale doivent en effet suivre des règles très précises de décontamination (plusieurs douches par jour, mise en place de doubles vestiaires, passage obligatoire par un sas de décontamination, etc.) et parfois modifier leur façon de travailler afin d’éviter les déplacements de poussières, susceptibles de contenir du plomb. Plusieurs cordistes, charpentiers et échafaudagistes se sont plaints de ces mesures, qu’ils jugent trop contraignantes sachant qu’aucun cas de plombémie, même légère, n’a été déclaré depuis le début des travaux. Interrogé par le magazine Le Point, Rémi Desalbres, président de l’Association des architectes du patrimoine, déplorait dès le mois d’avril ce « protocole très poussé » : « L’inspection du travail applique les normes avec une rigidité excessive, qui impose parfois jusqu’à six douches par jour aux compagnons, à chaque fois qu’ils changent de zone de travail sur place. Vous imaginez ? Certains ont fini par jeter l’éponge et ont préféré partir travailler ailleurs ! »

L’Inspection du travail se défend de tout excès de zèle

Répondant à la polémique, Barbara Chazelle, représentante de la Direccte (directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) au sein du Comité de pilotage du chantier, défend vigoureusement ces mesures devenues conflictuelles et réfute tout « excès de zèle » ou « acharnement » dans un entretien accordé au quotidien Le Monde :  « Les mesures de sécurité demandées, critiquées par certains, sont nécessaires, notamment en raison du risque dû au plomb […] L’inspection du travail ne fait que veiller à l’effectivité du droit et à prévenir les risques pour les personnes qui travaillent. » a ainsi insisté la représentante de la Direccte, précisant néanmoins comprendre que l’Inspection du travail puisse être contestée  : « Cet enjeu invisible est lourd pour les entreprises. Que ces mesures puissent déplaire, c’est tout à fait compréhensible. Mais imaginez ce que la presse écrirait si on avait un accident du travail ou des pathologies à moyen ou long terme ! »

 

 

C.D