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La question de la Semaine : qu’est-ce que le Syndrome de Paris ?
Les beaux jours arrivant, les touristes vont affluer dans les rues de la capitale et découvrir ses plus belles pépites. Le Sacré-Coeur, les petits cafés parisiens, les Champs-Élysées, mais aussi les rues sales, les fumeurs qui jettent leurs mégots par terre, les pickpockets, la foule rarement ordonnée… C’est cette réalité en décalage avec la vision « carte postale » qu’ils ont de Paris qui mène certains étrangers à développer un trouble étonnant : le « syndrome de Paris ».
Chaque année, une vingtaine de personnes est victime du « syndrome de Paris ». Ce trouble psychologique qui touche en particulier les touristes et expatriés japonais a été identifié par le Dr Hiroaki Ôta, psychiatre nippon exerçant à l’hôpital Sainte-Anne. Dans les années 80, ce dernier constate que plusieurs de ses patients japonais, la plupart installés depuis quelques mois à Paris, montrent des signes de dépression et des troubles anxieux, parfois même des hallucinations ou une perte de contact avec la réalité.
Ces troubles psychologiques sont, pour ces patients arrivés de l’autre bout du monde, directement liés au choc culturel et à la forte déception engendrée par la réalité parisienne. Paris, capitale du luxe et du romantisme ? Paris, ville de culture où les femmes sont toutes magnifiquement habillées et embaument l’air d’un subtil parfum Guerlain ? Paris, ville tranquille et bucolique où toutes les rues ressemblent à celles de Montmartre ? C’est avec l’image d’une ville idyllique, complètement fantasmée, que certains étrangers arrivent à Paris. Résultat, en découvrant le quotidien parisien, la désillusion est terrible. Si terrible qu’elle mène les plus fragiles, dont la plupart ont déjà des antécédents psychologiques, vers un véritable état de choc.
Tout comme la dépression, le syndrome de Paris frappe plus souvent les femmes, jeunes de préférence. Mais surtout, il touche en particulier les Japonais. Et pour cause, leur culture et leur façon de vivre sont totalement différentes de la nôtre : bienveillance quasi systématique avec les touristes, discrétion dans les lieux publics, respect scrupuleux des règles et des normes de savoir-vivre, organisation quasi militaire dans les transports en commun et dans les rues… À côté de ça, Paris ressemble à un vrai champ de bataille ! Ce syndrome, déjà marginal, devrait dans les années à venir chuter : grâce à Internet qui permet au Japonais de se familiariser avec la réalité parisienne et quelques précautions prises par les professionnels du tourisme au Japon, les cas sont de moins en moins graves et moins nombreux qu’auparavant.
C.R