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Histoire

L’histoire du plus vieux parc de Paris

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Le jardin des Tuileries

Au cœur de Paris, entre la place de la Concorde et le musée du Louvre, réside un parc extraordinaire. Le jardin des Tuileries est le plus vieux parc public de Paris. Un monument vert très fréquenté dont l’histoire demeure mystérieuse pour certains. Vivre Paris vous dévoile son histoire fascinante.

En 1564, la reine Catherine de Médicis lance un projet faramineux : construire un château proche de la Seine, entouré d’un immense parc. C’est la naissance du jardin des Tuileries et de son palais, aujourd’hui détruit. Le parc s’inspire des jardins florentins où Catherine de Médicis passe sa petite enfance. Le jardin est immense. Au milieu, on y trouve une grotte ornée d’œuvres du céramiste Bernard Palissy. 

Un siècle plus tard, en 1664, Louis XIV souhaite changer le parc. Il charge André Le Nôtre de le redessiner. Lui, le créateur des jardins royaux de Versailles connaît bien le jardin des Tuileries. Il y est né. Son père et son grand-père étaient des jardiniers au service du roi, ils avaient une maison au cœur du jardin. C’est là, le 15 septembre 1700 qu’il y décède.

Le jardin des Tuileries au XVIIe siècle

Vue du jardin depuis le palais des Tuileries au XVIIe siècle. L’avenue des Champs-Élysées, visible en arrière-plan, est alors une perspective tracée dans la campagne pour agrémenter la vue depuis le jardin et le palais – Israel Silvestre (1621–1691) @ Wikimédia Commons

Un fantôme s’y balade

André Le Nôtre a créé un resplendissant jardin à la française, dont la structure est toujours inchangée. Sous Louis XIV, le jardin est ouvert à un public restreint. Il faut attendre 1871 pour qu’il devienne entièrement accessible à tous.

En 400 ans de vie, le jardin a vu passer nombre d’hommes et de femmes. En 1900, le plus grand banquet de France y est même organisé. 22.000 maires s’y rassemblent à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1900. Mais de toutes les personnes qui ont traversé le parc, un homme va marquer son histoire. Un fantôme qui a frayé la chronique : l’homme rouge.

En 1564, la reine Catherine de Médicis ne le sait pas encore mais le terrain est hanté et c’est de sa faute. Avant la construction du palais des Tuileries, sur le terrain, un petit château, des fabriques de tuile et un abattoir où travaille Jean. Mais Jean a l’oreille qui traîne. Les bruits de couloirs, les rumeurs, les secrets de la cour, il les connaît tous. C’en est trop pour la reine. Catherine de Médecine veut le faire taire. Elle charge un noble de le tuer, à l’abri des regards. Au moment de lui asséner le dernier coup, Jean l’Écorcheur préviens : « Je reviendrai ».

Palais des Tuileries

Le palais des Tuileries, vu du quai d’Orsay. Toile de Nicolas Jean-Baptiste Raguenet, 1757 © Musée Carnavalet | Wikimédia Commons

Napoléon l’aurait aperçu

Sur le chemin pour annoncer la mort de Jean, le noble se sent suivi. Il se retourne. Derrière lui, au milieu de la foule, un homme ensanglanté. C’est Jean. Le noble s’empresse de retourner sur les lieux du crime. Le corps n’est plus là. Lorsque la reine apprend la nouvelle, elle ne prend pas son histoire au sérieux. Mais quelque temps plus tard, Jean l’Écorcheur apparaît devant elle. Toujours ensanglanté, il lui prédit des malheurs.

Il n’en faut pas plus à Catherine de Médicis. Elle quitte le palais. Jean l’Écorcheur disparaît jusqu’en 1792. En pleine Révolution française, il réapparaît face à Marie-Antoinette : bientôt, elle mourra décapitée, indique-t-il. Plus tard, c’est face à Napoléon Bonaparte, en 1815, qu’il revient. Avant la bataille de Waterloo, Jean le prévient : « Fais la paix avec l’ennemi ou tu périras ». Le 26 mars 1871, nouvelle révolution à Paris. Pendant la Commune, le palais des Tuileries brûle. Là encore, Jean l’Écorcheur apparaît au milieu des flammes. C’est la dernière fois qu’il est vu. Mais on dit qu’il rôde encore dans le jardin des Tuileries.


Photo de une : Le jardin des Tuileries © anmbph

C.D.