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PORTRAIT : Gregos, son visage est dans tout Paris !

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Vous avez très certainement déjà croisé cette petite tête colorée dans les rues de Paris… Cette semaine, nous avons rencontré Gregos, afin d’en savoir plus sur son histoire et comment a débuté le collage de ses visages dans les rues de la capitale !

« Mon histoire d’art de rue, avec les visages dans la rue, a commencé en 2006. Avant ça quand j’étais plus jeune, j’ai eu une période tags et graffitis avec mes potes mais c’était plus des peintures de quartier pour marquer notre territoire, c’était plus des histoires de bandes, il n’y avait rien d’artistique… enfin si car c’était coloré mais on avait pas en tête de plaire.

Entre temps, je suis partie à l’étranger et je dessinais beaucoup, je sculptais, j’ai appris le moulage… j’aimais bien mouler des empreintes de main, des enfants qui naissaient… jusqu’au jour où j’ai pris l’empreinte de mon visage en tirant la langue !

La petite histoire c’est qu’à cette époque là je travaillais la nuit, j’étais chauffeur livreur et j’habitais à Pigalle en face d’une école de musique. J’essayais donc de dormir la journée et les étudiants sortaient en fin d’après-midi et restaient dans l’impasse à jouer de la musique ou à discuter et ça résonnait pas mal. J’en avais marre donc plutôt que de leur gueuler dessus à l’ancienne, je me suis dit que j’allais coller mon visage qui tire la langue.

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Humeur tirant la langue / ©Gregos

Ça a commencé comme ça et le lendemain, un des étudiants m’a reconnu et ça a un peu calmé le truc… J’avais toujours le moule, je voyais des gens se prendre en photo avec le visage. Donc j’ai continué à en coller mais vraiment de temps en temps, c’était une fois par semaine. À cette époque-là, je ne les peignais pas.

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Gregos / ©Virginie Bonnefon

En 2007, je m’y suis mis un peu plus car il y a eu un changement de gouvernement (élection de Nicolas Sarkozy), donc je me suis dit : je vais tirer la langue à plus de gens ! Après en 2009 je me suis rendu compte de l’impact sur les gens : la veille de la fête de la musique j’en ai peint un premier. Le lendemain, il y avait pas mal de gens dans les rues et quand j’ai vu des personnes faire la queue pour prendre en photo ce que j’avais réalisé, je me suis dit qu’il y avait un truc !

 

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Aujourd’hui, je fais ça à temps plein, je suis condamné (rires) à réaliser ce que j’appelles mes humeurs ou mes gueules ! J’ai beaucoup voyagé dans les années 80 et 90 mais encore plus depuis que je colle.

Une des choses dont je suis le plus fier c’est d’avoir collé sur un des tunnels à Central Park à New-York : ces fameux tunnels en briques où on voit parfois une bagarre ou une agression dans les films… On les voit à la télé alors je me suis dit : je vais mettre ma tête dessus ! Après j’ai des anecdotes comme ça dans beaucoup de villes notamment sur le pont de San Francisco.

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Gregos et une de ses humeurs / ©Gregos

Aujourd’hui à Paris j’avoisine les 1 000 collages, d’ailleurs certaines de mes oeuvres sont protégées : ils vont repeindre tout le mur mais vont conserver la mienne ! Après moi je reste longtemps car il y a du relief, c’est plus difficile à camoufler qu’une peinture. Et même s’ils repeignent, il est toujours là et ça accentue l’effet passe-muraille !

Mon terrain de jeu c’est Montmartre car je suis à côté de chez moi, dans le 13e arrondissement j’ai quelques pièces par exemple mais j’y vais beaucoup moins et j’ai pas autant de murs qui me plaisent que dans Paris centre ou les autres quartiers anciens.

Après ce que j’aime bien c’est trouver des endroits insolites : un trou dans un arbre, un pavé manquant… Il y a un endroit à Montmartre que j’aime beaucoup c’est le passage des Abbesses, j’ai 2 visages et je dois être à la quarantième mise en scène : la Ville de Paris repeint puis j’en refais une… ça fait des années que ça dure (rires).

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Passage des Abbesses, janvier 2022 / ©Vivre Paris

Selon mon humeur aussi, j’aime bien donner des oeuvres : je colle des magnets et je donne des indices sur Instagram, le premier qui trouve, c’est pour lui !

Un jour, j’ai donné une oeuvre à un SDF en laissant un message sur les réseaux « voilà j’ai pas d’argent à lui donner mais je lui ai donné une oeuvre donc si vous la voulez, venez la lui acheter ». Il s’appelle Toure, il vit dans le 18ème, la première fois il avait gagné 100€ avec une oeuvre qui m’avait coûté 10€ à la confection. Et la deuxième oeuvre, je lui ai dit de pas la vendre à moins de 200€ et il y a des donateurs qui sont venus 2 jours après et il l’a vendue 300€. C’est ma façon de donner, mes petits jeux à moi. »

Juste ici, on vous présente un autre street-artist parisien !


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Le site Internet de Gregos et son compte Instagram

Photo de une : Gregos / ©Virginie Bonnefon et une oeuvre de Gregos / ©Gregos Instagram

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