Histoire
L’histoire du “Procope”, le plus vieux café de Paris
Depuis 1686, le Procope régale les Parisiens. Ce café-restaurant installé rive gauche est le plus vieux de la capitale. Un lieu emblématique. En pénétrant dans cet ancien café – aujourd’hui restaurant – on plonge dans trois siècles d’histoire littéraire et politique française.
Paris, XVIIe siècle. Depuis quelques années, une nouvelle boisson affole les Européens. En provenance d’Egypte, le café est introduit sur le Vieux continent par les marchands vénitiens. Le café va bientôt conquérir Paris. En 1669, c’est l’ambassadeur du sultan Mehmed IV qui fait goûter cette boisson tonique au roi avec la volonté ensuite qu’elle s’exporte dans les salons parisiens. Rapidement, elle fait un tabac. En 1686, le premier café de Paris ouvre à deux pas du Pont-Neuf (6ème).
Au cours de son existence, il a accueilli le Tout-Paris artistique et les plus grandes personnalités publiques du pays. Lieu de rencontre des grands intellectuels du XVIIIe siècle, café préféré des membres de la Comédie-Française voisine, le Procope a surtout vu naître l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert : c’est dans ce café du 6e arrondissement que serait née l’idée de créer cet immense ouvrage regroupant les savoirs !
Ces deux grandes figures du siècle des Lumières ne sont pas les seules à avoir fait du café Procope leur QG : Rousseau, Montesquieu, Voltaire ou encore Beaumarchais étaient aussi des habitués. On raconte même que Benjamin Franklin, l’un des Pères fondateurs des États-Unis, y rédigea un chapitre de la Constitution américaine !
Théâtre de la Révolution
À la Révolution, ce sont d’autres personnalités de l’Histoire de France qui se réuniront dans ce petit café décoré de grands lustres au plafond et d’un mobilier foncé en acajou : les révolutionnaires. Renommé Zoppi, du nom de son nouveau propriétaire, le café sera l’un des lieux de réunion préférés du club des Cordeliers qui réunit Danton, Marat ou encore Camille Desmoulins. L’influence du club grandissant, le café devient l’un des grands foyers révolutionnaires de Paris.
Encore aujourd’hui, on peut retrouver une citation de Camille Desmoulins sur l’un des murs : « Ce café n’est point orné comme les autres de glaces, de dorures et de bustes, mais il est paré du souvenir de Grands Hommes qui l’ont fréquenté et dont les ouvrages en couvriraient les murs s’ils y étaient rangés. »
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Le Procope
13 rue de l’Ancienne Comédie
75006 Paris
Photo de une : Le café Procope en 2010 | Jean-Marie Hullot Wikimedia Commons
C.D.